Par Cyril Bensimon (Ouagadougou, envoyé spécial)
LE MONDE Le 21.09.2015 à 11h51 • Mis à jour le 21.09.2015 à 12h46
Au Burkina Faso, le résultat de la médiation engagée ce week-end ne satisfait personne, mais elle pourrait ouvrir la voie à une sortie de crise en misant sur la bonne volonté de toutes les parties. Après trois jours de concertations dans un hôtel de Ouagadougou, le chef d’Etat sénégalais et président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Macky Sall, a rendu public, dimanche 20 septembre, « un projet d’accord politique » devant mener au départ des putschistes du pouvoir au Burkina Faso. Si celui-ci est validé – aucune des parties n’avait lundi matin signé le texte –, les auteurs du coup d’Etat du 17 septembre seraient les principaux bénéficiaires des négociations.
Que prévoit le projet d’accord des médiateurs ?
Le plan, qui doit être soumis mardi aux chefs d’Etat de la Cédéao lors d’un sommet extraordinaire, prévoit « le retrait des militaires du gouvernement ». La mesure vise tout particulièrement le premier ministre de la transition, le lieutenant-colonel Isaac Zida. Issu des rangs du régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’officier est honni par ses anciens frères d’armes à l’origine du putsch. Si le projet d’accord est validé, ces derniers pourraient bénéficier d’une loi d’amnistie, adoptée au plus tard le 30 septembre. Enfin, les candidats aux élections présidentielle et législatives qui avaient soutenu, en octobre 2014, le maintien au pouvoir du président Blaise Compaoré devraient finalement pouvoir participer aux futurs scrutins, décalés « au plus tard au 22 novembre ». L’exclusion du champ politique des proches de l’ancien régime est l’une des principales raisons invoquées par les putschistes pour justifier leur coup de force. ... En savoir plus sur http://www.lemonde.fr21 septembre 2015